Devenir le blogueur le mieux payé au monde : le secret de Tim Sykes

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Ecrit par Paul Dugué

Mis à jour le

Ce Père Noël bleu qui arrive en voiture de luxe dorée pour distribuer des cadeaux à une association pour enfants s’appelle Tim Sykes. 

Tim aime 3 choses dans la vie : les femmes, l’argent, et la finance. Pas étonnant donc qu’on trouve sur sa chaîne Youtube une vidéo d’une playmate qui nous parle d’investissement tout en buvant du champagne dans son bain moussant. 

Vous ne serez pas non plus surpris de le voir faire du jet ski en robe de chambre, écrire TIM sur son lit avec 200.000 dollars pour se rendre compte de la valeur de l’argent.

Ou même balancer sa Rolex à l’autre bout de la scène lors d’une d’une présentation et se moquer ouvertement du participant qui vient la récupérer.

On retrouve aussi ses 3 passions dans sa reprise de Blurred Lines faites dans une villa de luxe ou même lors de ses passages télé dans lesquels il parle d’investissements… et utilise des femmes en petite tenue en guise de Power Point.

Et s’il peut se permettre d’avoir une image de gosse pourri gâté qui cherche à nous montrer qu’il n’a pas peur de noyer son McBook, c’est parce qu’il a plein d’argent.

Mais cet argent ne vient pas d’un énorme héritage comme Paris Hilton. Ça ne vient pas non plus du fait qu’il soit un sportif reconnu. Il n’a pas non plus inventé le nouveau Tesla. 

Non. Tom Sykes est un blogueur. Et pas n’importe quel blogueur. 

Là où les 20 meilleurs blogueurs se situent sous la barre des 200.000 dollars par mois (ce qui est déjà énorme), Tim Sykes explose la concurrence, en atteignant le million de dollars mensuels.

Alors comment est-ce que c’est possible qu’un gars comme ça gagne 5 fois plus que son concurrent le plus proche ?

D’où vient cet argent ?

Et pourquoi personne n’arrive à le détrôner ?

Etape 1 : Tim Sykes veut faire parler de lui

Tim Sykes, c’est l’histoire d’un gars qui était destiné à devenir un tennis man professionnel, jusqu’à ce qu’il se blesse gravement et doive faire une croix sur son rêve. 

Il s’intéresse alors à la finance et aux investissements, et transforme les 12.000 $ reçus pour sa bar mitzvah en plusieurs millions d’euros. 

Et c’est cette histoire du petit gars qui n’y connaissais rien et qui est devenu millionnaire avant la fin de ses études qui lui sert de base. Il le répète partout, et on le présente comme ça dès qu’il se déplace. 

Et comme Timothy Sykes se la joue « mec normal qui a réussi », il évite de se positionner comme un expert qui vous dépasse de loin. 

D’ailleurs, il le répète à qui veut l’entendre.

Il dit qu’il a juste 2 décennies d’avance, qu’il est nul en math et pas intelligent 

Son but, c’est de toucher n’importe qui. Il ratisse large pour toucher une personne qui veut devenir riche. L’investissement n’est que le moyen pour y arriver. 

Et tout le monde peut le faire. Regardez, si lui qui allait être tennis man a réussi si facilement, pourquoi pas vous ? 

Son prospect n’est donc pas sensible à des vidéos de chiffres et de Bourse. Il veut en prendre plein la vue, et s’imaginer dans sa nouvelle vie de multimillionnaire. 

Heureusement, Tim Sykes est là pour nous aider à visualiser notre future vie. Partout, on le voit en train de se baigner dans des eaux plus claires les unes que les autres, de prendre son petit déjeuner avec des girafes, ou de nous faire coucou depuis le balcon de villas de luxe. 

Bref, Tim Sykes vend une vie de rêve, et non pas de la finance. 

Yomi Denzel utilise ce même procédé. On en prend plein la vue. Et il propose des formations d’e-commerce qui ne sont que le moyen d’y arriver.

Mais là où Tim Sykes fait un coup de maître, c’est pour se démarquer de ses concurrents. Dans la niche du « make money » aux Etats-Unis, on trouve par exemple Pat Flynn, Jeff Rose, Michelle Schroeder Gardner ou Ryan Robinson. 

Tous ont la même promesse (vous allez devenir riche) même si le véhicule pour y arriver n’est pas le même. Pourtant, la manière dont ils communiquent dessus est bien différente. 

Ils sont moins bling bling et extravagant. 

Chez eux, pas de jet privé ou de villas de luxe, mais plutôt des projections financières calmes qui vous permettront de payer les études de vos enfants. 

Le positionnement est moins tape-à-l’oeil, moins polarisant. 

Même Yomi Denzel a l’air d’un moine à côté de Tim Sykes. 

Cette représentation d’une vie fastueuse proposée par Tim est clivante. Elle inspire ou on la déteste. 

Dans les deux cas, on en parle. 

Dans les deux cas, Tim Sykes est gagnant. 

Ça lui permet d’être régulièrement invité sur des plateaux TV qui aiment les personnalités clivantes. 

En étant médiatisé, Tim montre qu’il joue dans la cours des grands. Il est au-dessus de certains petits blogueurs. Lui, il est grand public. 

Et en même temps, les chaînes de télévision qui l’invitent lui donnent une partie de leur autorité. Ça lui sert d’appui, de preuve sociale. Il montre au monde que c’est un vrai, qu’il est certifié.

Par exemple, son dernier passage en date chez Steve Harvey est littéralement mis en haut de la page d’accueil de son site. 

Tim Sykes aime également montrer qu’il est riche et fait partie de la jet set en n’hésitant pas à s’adresser directement à certaines célébrités. 

Par exemple, il a déposé une plainte contre le joueur de basket Shaquille O’Neal qui aurait influencé artificiellement le cours de certaines actions. 

Ou alors, il a posté cette vidéo dans laquelle il s’adresse à Justin Bieber pour lui donner une leçon de conduite de Lamborghini, tout en le taclant dès qu’il en a l’occasion.

Il embranche même sur des conseils vestimentaires qu’on pourrait juger plus que limites.

Mais si cette stratégie de produire du contenu extravagant pour faire parler de soi suffit, pourquoi est-ce que personne d’autres ne s’y met ? 

On peut comprendre que tout le monde n’a pas envie de se se la jouer multimillionnaire qui exhibe sa richesse sur Youtube. Mais je suis convaincu que, pour beaucoup, ce n’est pas un problème. 

Alors qu’est-ce qui fait que Tim Sykes continue d’exploser ses concurrents ? 

Comment est-ce qu’il maintient son avance ? 

Etape 2 : Construire une barrière à l’entrée

Les infopreneurs qui vendent des formations pour apprendre à gagner de l’argent gagnent la majorité de leur argent en vendant des formations, et pas en appliquant leur méthode. 

Tim Sykes ne fait pas exception. Au début, ses investissements étaient sa principale source de revenus. 

Mais maintenant, c’est la vente de formations et coachings qui drivent son entreprise.

Le problème, c’est que tout le monde peut se mettre à vendre des formations en finance. 

Alors Tim Sykes a eu une idée de génie.

Au lieu de vendre directement sur son blog, il a co-créé un site : Profit.ly. 

C’est une plateforme gratuite sur laquelle les traders partagent leurs achats et ventes, et comparent leurs résultats. Une sorte de Facebook de la finance. 

Ils disent avoir plus de 200.000 inscrits, ce qui est pas mal du tout. 

Officiellement, le but est d’encourager les traders à publier le détail de leurs investissements pour éviter les mensonges. Tim l’annonce d’ailleurs en chanson.

Via cette communauté, Tim Sykes et son co-créateur se positionnent clairement comme une référence, un leader. D’ailleurs, ils sont présentés comme les deux « gourous ». 

C’est donc via cette plateforme qu’il vend ses 3 services payants : 2 abonnements à 75 et 150 $ par mois, et un challenge à plusieurs milliers de $. 

Je parlais d’idée de génie, parce que au lieu de ne vendre qu’à son audience, il va pouvoir toucher également tous les utilisateurs de la plateforme qui, sans ça, ne seraient pas tombés sur lui. 

En plus, Tim Sykes partage lui aussi le détail quotidien de ses investissements. Tous les jours, on le voit gagner et perdre de l’argent. Ça renforce son storytelling du mec normal qui y arrive. 

Vous aussi, vous pouvez le faire. Regardez, il le fait sous vos yeux. 

Enfin, avec cette communauté à part en plus de son blog, il crée une barrière à l’entrée énorme qu’un nouveau concurrent ne pourra pas franchir en 3 clics. Il ne faut plus justecréer une formation de finance, mais mettre en place toute une communauté. 

C’est ce qu’il se passe par exemple avec Facebook qui bénéficie d’un effet de réseau énorme. Un nouvel entrant pourrait créer techniquement une plateforme concurrente. Mais comme tout le monde est sur Facebook, il faudrait beaucoup de temps et d’argent pour que la seconde la dépasse. 

Etape 3 : Transformer ses élèves en vendeurs

Mais l’idée géniale ne s’arrête pas là.

Lorsque vous avez un business qui tourne, vous avez plusieurs options pour continuer à développer votre chiffre d’affaires. Vous pouvez par exemple trouver des nouveaux canaux d’acquisition ou vous diversifier.

Chez les infopreneurs, on utilise souvent l’affiliation. En gros, d’autres personnes vont vendre vos formations pour vous, en échange d’une commission. 

C’est un peu comme des commerciaux indépendants.

Le problème, c’est que ça vient entamer votre marge. 

Alors Tim Sykes a fait différemment. 

Au lieu de trouver des partenaires pour vendre, il utilise ses meilleurs élèves. 

Depuis près de 10 ans, il les met en avant sur sa bannière Youtube, les invite dès qu’il peut sur ses réseaux sociaux, ou même à la télévision. 

Du coup, si vous suivez son activité, vous allez très vite être amenés à croiser Tim Grittani, Roland Wolf, Kyle Williams, et plein d’autres.

Ses élèves millionnaires sont un véritable axe de communication. Le but : montrer que, si vous réussissez, vous terminerez dans le cercle très privé de Tim. 

D’ailleurs, lorsqu’un journaliste immobilier réalise une émission sur la maison de Tim Sykes de Miami, il ne peut pas s’empêcher de faire des allusions à la vie qu’il mène avec ses étudiants.

Là, c’est la salle à manger où il viennent juste de se réunir.

Puis la Rolex offerte par un élève tellement il était content.

La visite des chambres où ils se réveillent à peine

Et on termine avec la piscine, barbecue et jacuzzi où ils ont tous fait la fête hier.

Bref, achetez mes formations. Vous verrez, c’est facile, même moi je l’ai fait. Et quand vous aurez réussi, vous viendrez faire la fête dans ma superbe villa avec ma bande de potes riches. 

Mais Tim Sykes ne s’arrête pas là. 

Ses élèves ne sont pas juste des études de cas bien markétées, mais des outils de vente à part entière. 

En les mettant en avant comme il le fait, il les transforme en véritables références du milieu de la finance.

Ce sont d’autres investisseurs partis de rien qui réussissent. 

Grâce à la médiatisation de Tim, les élèves mis en avant ont plusieurs dizaines de milliers de followers sur leurs réseaux sociaux. 

Mis bout à bout, ils deviennent des figures influentes du secteur qui viennent prêcher la bonne parole : si vous voulez y arriver, ils peuvent vous montrer eux aussi comment faire.

Et ils utilisent tous la même preuve : un lien vers leur profils Profit.Ly.

Oui oui. La plateforme de Tim. 

Celle où il se positionne explicitement comme un gourou des finances.

Celle où il est le seul (avec son co-créateur) à pouvoir vendre des accompagnements.

C’est brillant.

Tim Sykes forme des futures stars de la finance qui, à leur tour, vont faire la promotion de la plateforme sur laquelle Tim règne en maître absolu.

Il se crée une armée d’ambassadeurs qui se servent de son outil comme référence pour leurs propres clients.

Un formateur en finance, qui forme des formateurs en finance, qui probablement vont à leur tour former des formateurs en finance.

Et tous utilisent Profit.Ly comme référence et comme preuve, boostant ainsi les ventes et l’aura de leur gourou à tous : Tim Sykes.

Changement de cap ?

Et puis, en 2018, alors que tout semblait lui réussir et que les vidéos bling-bling arrivent à foison, il poste une vidéo de 7 minutes dans laquelle il explique que l’argent ne fait pas le bonheur

Et surtout, il annonce qu’il va se concentrer de plus en plus sur ce qui le rend heureux : son association humanitaire Karmagawa

Ce changement de cap passe aussi par une refonte vestimentaire. Au revoir les maillots de bain à la plage, bonjour les pulls de sensibilisation aux grands incendies qui ont ravagé l’Australie en 2019-2020, ou contre le racisme. 

Sur les réseaux sociaux, il partage de nombreux posts du compte de Karmagawa et ajoute une touche d’humanitaire à son feed bling bling. 

Au moment où j’écris cette vidéo, il y a même une cagnotte en soutien aux enfants ukrainiens !

Si Tim Sykes peut se permettre de changer d’activité, c’est parce que pendant une dizaine d’années, il a mis en place son empire.

Il a posé les briques de son système de vente, une par une.

Il s’est construit une forteresse gardée précieusement par ses anciens élèves stars.

Et c’est grâce à tout ça qu’il explose sa concurrence et reste indétrônable. 

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Hello ! Sur Business Bacon, je vous donne de nombreux articles qui vont vous permettre d’apprendre le blogging. Ici, pas de blabla trop technique. Je suis juste un gars comme vous qui a 2-3 ans d’avance sur votre chemin à parcourir. Je n’ai pas le syndrome de l’expert qui oublie où sont les réelles difficultés au début.